Nos piliers

Regarder une oeuvre d'art répond à nos besoins vitaux

Regarder une oeuvre d’art est une expérience complète qui engage l’homme dans son entièreté : neurologiquement par l’activation des hormones « du bonheur », psychologiquement et émotionnellement en restaurant la confiance en soi, et philosophiquement en permettant une certaine reconnexion avec autrui.
  • ACTIVER LES HORMONES DU BONHEUR

    Grâce aux recherches en neurobiologie*, il est avéré que l’expérience artistique génère dans le cerveau l’embrasement simultané de deux zones distinctes : le système limbique (siège de l’émotion) et le cortex frontal (siège de la raison). Sont alors produites de manière équilibrée ce qu’on appelle les hormones du bonheur : la dopamine (élan vital), la sérotonine (régulation de l’humeur) et l’ocytocine (amour et attachement). Les zones de notre cerveau interconnectées en « circuit de la récompense » sont ainsi activées. Leur rôle est de récompenser nos comportements par une sensation agréable qui nous conduit à répéter l’action gratifiante et à nous inscrire dans une dynamique positive. Le circuit de la récompense est au cœur de notre activité mentale et oriente tous nos comportements.

    De plus, si l’œuvre nous plaît, nos neurones miroirs – siège de l’empathie – sont alors activés**, générant des émotions qui nous transportent littéralement à l’intérieur du tableau. « Quand nous regardons la Joconde, nous sommes avec elle dans son cadre, nous pourrions lui parler … » cite Pierre Lemarquis comme « un facteur déclenchant notable d’empathie ».

    (*) Notamment du professeur Semir Zeki (University College de Londres) et du neurologiste français Jean-Pierre Changeux. (**) Selon Pierre Lemarquis, neurologue français et spécialiste des effets de l’art sur le cerveau.

  • RESTAURER LA CONFIANCE EN SOI

    Le fait de contempler une œuvre, de la trouver belle ou d’en être touché, provoque un instant de vérité avec nous-même. Un « face à face » libéré des injonctions extérieures, sans conflit moral ou rationnel, qui favorise notre alignement interne pour atteindre une harmonie intime, bénéfique et apaisante.

    Le philosophe Charles Pépin le précise en ces termes : « l’expérience esthétique nous relie à une forme de savoir intuitif, intérieur, indépendant des opinions et des pensées … L’émotion esthétique n’est pas un luxe de gens cultivés mais un moyen, accessible à tous, de vivre plus intensément ».

    Cette expérience, où convergent nos sens, nos ressentis et nos réflexions, induit inévitablement un sentiment profond d’existence. Couplé à celui de satisfaction et d’émerveillement éprouvé devant une œuvre, ce sentiment d’existence pose les fondements d’une saine confiance en soi. Laquelle confiance constitue l’élément clé de la foi en la vie, la confiance en sa mission personnelle et celle envers autrui.

  • SE CONNECTER AUX AUTRES

    Faire face, avec tout son être, à une œuvre d’art immense ou magnifique active des ressorts profonds dans notre cerveau. Le sentiment d’émerveillement qui surgit alors nous dépasse et peut même nous transcender de différentes manières : pour certains, en nous faisant sentir humbles devant ce qui est vaste, il nous ouvre au monde, nous tire de notre égocentrisme et nous reconnecte aux autres ; pour d’autres, il éveille notre conscience au subtil, au geste de l’artiste même parfois, et nous reconnecte instantanément à la puissance animée du vivant, voire de l’univers tout entier.

    Chaque expérience est unique et différente, mais chacun s’accorde à dire qu’elle est rarement anodine ou dénuée de sens pour l’observateur. La rencontre avec une œuvre d’art est source de reconnexion à son essence intrinsèque, mais aussi une voie d’accès à ce qui nous distingue les uns des autres, tout en nous unissant.

Fondements
©Rérol, peinture de Zao Wou-Ki
Peinture Jean Miotte Ecouter Sublime Le Regard
© Jean Miotte
EN COMPLÉMENT

Ecouter sublime notre regard

Ecouter une œuvre musicale est une expérience qui s’apparente à la découverte visuelle, et permettrait d’en décupler les effets en multipliant la mobilisation de nos sens. En sollicitant à la fois la vue (oeuvre picturale) et le son (musiques ou fréquences sonores spécifiques), un détachement de la douleur plus profond se ferait ressentir, en vue d’une meilleure absorption des médicaments proposés pendant les soins.

Dans le protocole proposé par Sylvie Serre (praticienne ANC Approche Neuro Cognitiviste) pour accentuer l’empathie esthétique visuelle, la médiation guidée est accompagnée de suggestions invitant à interagir avec l’oeuvre ici et maintenant, suivant l’approche de la « gestion des modes mentaux ».

La démarche dans laquelle nous nous inscrivons a pour vocation de rendre l’Art accessible à tous.