Les tableaux, les sculptures, les poèmes, les romans, le théâtre, l’art en général sont des expressions du corps avant tout. C’est un univers riche et vibrant, plein de beauté, d’émotion et de plaisir. L’artiste, par son action, transmet ses émotions, ses pensées, à travers son art, qui est destiné à parler aux émotions, au corps des spectateurs ou des lecteurs.
Le langage artistique est une langue de corps à corps. Mais qu’est-ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous apprécions une œuvre d’art ? Comment ces œuvres parviennent-elles à éveiller nos émotions, à stimuler notre imagination et à enrichir notre expérience de la vie ? Voici quelques éléments de réponse.
Art et cerveau : une interaction complexe
Face à l’art, le cerveau travaille
Lorsque nous faisons face à une œuvre d’art, qu’il s’agisse d’une peinture, d’une sculpture ou même d’une performance artistique, notre cerveau se met instantanément au travail. Des études ont démontré que certaines zones du cortex cérébral — notamment celles impliquées dans le processus esthétique — sont particulièrement actives lors de la contemplation d’une œuvre d’art.
Et offre des récompenses
Une autre partie importante du cerveau que l’art stimule est le système de récompense. Lorsque nous apprécions une œuvre d’art, notre cerveau libère de l’ocytocine, une hormone souvent associée au plaisir et au bien-être. Cette activité neuronale contribue à générer les sentiments de bonheur et d’émerveillement que l’on peut ressentir devant une belle œuvre d’art.
Créer de l’art : un processus cérébral unique
Le processus de création artistique
Non seulement le fait de voir de l’art a un impact sur notre cerveau, mais le processus de création artistique lui-même est également une expérience cérébrale fascinante. Que ce soit pour un artiste professionnel travaillant sur sa prochaine grande œuvre, ou pour un amateur dessinant simplement pour le plaisir, le processus créatif sollicite de nombreuses fonctions cérébrales différentes.
L’activité neuronale pendant la création d’art
Lors de la création artistique, il y a une augmentation de l’activité neuronale dans plusieurs régions du cerveau. Ces zones comprennent celles impliquées dans la coordination motrice, ainsi que dans la planification et la prise de décision. De plus, des parties du cerveau associées à l’empathie et à la conscience de soi sont également engagées. Ce lien entre l’art et l’identité personnelle pourrait d’ailleurs expliquer pourquoi tant d’artistes considèrent leur travail comme une extension d’eux-mêmes.
Art et cerveau : les bienfaits sur notre santé mentale
Outre son impact sur notre perception de la beauté et notre capacité à créer, comme le fait d’aider les autres, l’art a des effets thérapeutiques sur notre santé mentale. Dans le contexte clinique, l’art a été utilisé pour aider les patients souffrant de stress, de dépression et d’autres troubles psychologiques.
L’art sur ordonnance
Au Canada, et plus précisément au Québec, une collaboration s’est établie entre le Musée des Beaux-Arts de Montréal et le système hospitalier. Les médecins proposent des prescriptions muséales. Parce qu’ils sont convaincus que l’art peut être un complément des traitements disponibles, l’initiative mise en place vise à offrir des visites gratuites pour améliorer la santé des patients.
De son côté, en Belgique, l’hôpital Brugmann à Bruxelles a lancé un projet pilote sur le même principe.
Enfin, en France, la psychologue clinicienne Laure Mayoud ( qui est dans le comité de soutien d’Artcurhope depuis les débuts), travaille à organiser des « prescriptions culturelles ». Au cœur des hôpitaux des Hospices civils de Lyon et en partenariat avec la Faculté de médecine et de maïeutique de Lyon Sud, les salles de soins se font expérimentations.
La souffrance psychologique et physique est réelle. Alors pour apporter du bien-être, une forme d’apaisement, et améliorer les relations et la communication entre patients et soignants, l’idée est d’appuyer les thérapies par de la contemplation artistique. Pour que la médecine ne soit pas à bout de souffle, l’art peut se faire une place.
L’art-thérapie et le cerveau
L’art-thérapie est un exemple d’une approche basée sur l’art qui a montré des résultats prometteurs dans le traitement de diverses conditions de santé mentale. Il semble que le processus de création artistique puisse aider à réguler les émotions, à améliorer l’estime de soi et à développer la conscience de soi.
En fin de compte, l’art n’est pas seulement une question de beauté et d’émotion — c’est aussi une question de science. Que nous soyons en train de contempler une œuvre d’art dans un musée ou de créer notre propre chef-d’œuvre, l’art engage notre cerveau de manières profondes et significatives. Et bien que beaucoup reste à découvrir, une chose est claire : l’art joue un rôle vital dans notre expérience humaine.
Pour soutenir notre projet, celui de rendre accessible l’art au plus grand nombre, de faire en sorte que le beau participe aux processus de guérison des patients à l’hôpital, suivez nos actions et soutenez Artcurhope !