03/04/2013 – Psychomédia
La musique est utilisée pour réguler l’humeur, promouvoir la santé physique et psychologique ainsi que le bien-être en milieu clinique. D’après les auteurs d’une revue de littérature publiée dans la revue Trends in Cognitive Sciences, l’étude scientifique des effets neurochimiques de la musique n’en est encore qu’à ses débuts.
Mona Lisa Chanda et Daniel J. Levitin du département de psychologie de l’Université McGill (Montréal, Québec) ont analysé 400 études afin de dresser un état des connaissances sur le sujet.
Les systèmes cérébraux identifiés comme potentiellement impliqués sont ceux :
- de la récompense, de la motivation et du plaisir (système impliquant la dopamine et les opioïdes),
- du stress et de l’activation (système stimulant le cortisol notamment),
- de l’immunité, impliquant la sérotonine et les bêta-endorphines),
- et de l’affiliation (système de l’ocytocine).
La musique stimule le système immunitaire – indiqué par une augmentation du taux d’immunoglobuline A et de cellules immunitaires dites tueuse – et possède des propriétés anti-inflammatoires, indiquées par des changements positifs dans le profil des cytokines. Pour ce qui est du stress, l’écoute et la pratique de la musique réduisent notamment le taux de cortisol (l’hormone du stress) dans l’organisme. D’autres études des effets de la musique sont en cours : sur l’ocytocine (l’hormone dite de l’attachement) et sur l’appartenance à un groupe ; de tester l’administration de naltrexone (inhibiteur des opioïdes, utilisé par exemple dans le sevrage alcoolique) afin de déterminer si le plaisir musical est déclenché par les mêmes mécanismes chimiques cérébraux qui sont activés par d’autres formes de plaisir, comme la nourriture ; et de mener des expériences dans lesquelles les participants sont assignés de façon aléatoire à un groupe avec une intervention musicale ou à un groupe témoin dans le cadre d’essais dans un contexte postopératoire ou de douleur chronique.
Plusieurs questions pourraient être étudiées, telles que : les effets bénéfiques de la musique sont-ils dus à la distraction, à l’établissement d’un certain état d’esprit, au sentiment de former des liens sociaux ou de recevoir un soutien social, ou à d’autres facteurs ? Les effets sont-ils différents selon qu’on pratique ou qu’on écoute de la musique ? Certaines personnes sont-elles plus susceptibles de bénéficier des effets positifs de la musique que d’autres ? Si c’est le cas, quelles sont les différences individuelles en cause (p. ex., traits de personnalité, facteurs génétiques ou biologiques) ? Quel est le rôle de l’ocytocine comme médiateur de l’expérience musicale ?